Date: 15.10.2024 Heure: 14:49 GMT
Ajouté le : 26.10.2011 11:15
Nouakchott : La charrette moins chère pour se déplacer
ALAKHBAR (Nouakchott) - La charrette et la "wotire"(charrette à cheval) font partie des moyens de déplacement les plus convoités en Mauritanie notamment dans le sud du pays plus précisément au bord du fleuve. A Nouakchott, ces deux rivalisent bus et taxi.
Entre la Cité Concorde et le "Marché 5ème", dans la périphérie ouest de Nouakchott, on constate une forte concentration de charrettes et de wotirs. La première est tirée par un âne et le deuxième par un cheval, selon la distinction des populations.
Entre la Cité Concorde et le "Marché 5ème", dans la périphérie ouest de Nouakchott, on constate une forte concentration de charrettes et de wotirs. La première est tirée par un âne et le deuxième par un cheval, selon la distinction des populations.
Ils n'ont pas le même goût du métier
Oumar Diallo, dépassant légerment la vingtaine, est conducteur de wotir depuis quatre ans. "J'aime ce métier. Il me permet de gagner ma vie et de nourrir ma famille. Dieu merci", dit-il. A côté, Mohamed Lemine, âgé de 23 ans, conducteur de charrette depuis 2005, ne cache pas son amour des chevaux: "J'aime les chevaux, j'aime les conduire et avec eux je négocie mon gagne-pain, affirme-t-il avec émotion.
Cependant, tous les conducteurs de charrette et de wotir n'ont pas le même goût du métier. Ali Fall, par exemple, s'y est retrouvé accidentellement: " Je suis là parce que je n'est pas d'autres choix. Mais ma vraie passion reste la maçonnerie. Mon père est maçon. Parfois, je travaille avec lui. Mais quand il n'y a pas de chantier, je viens ici pour tromper le chaumage", ce jeune de 25 ans. Et de se lamenter en lançant ses mains en l'air: "On ne peut pas fonder notre avenir sur ce métier. Chaque jour, après versement, le propriétaire de la charrette nous donne une maudite somme de 500 Ouguiyas.
Cependant, tous les conducteurs de charrette et de wotir n'ont pas le même goût du métier. Ali Fall, par exemple, s'y est retrouvé accidentellement: " Je suis là parce que je n'est pas d'autres choix. Mais ma vraie passion reste la maçonnerie. Mon père est maçon. Parfois, je travaille avec lui. Mais quand il n'y a pas de chantier, je viens ici pour tromper le chaumage", ce jeune de 25 ans. Et de se lamenter en lançant ses mains en l'air: "On ne peut pas fonder notre avenir sur ce métier. Chaque jour, après versement, le propriétaire de la charrette nous donne une maudite somme de 500 Ouguiyas.
On paye le chef de garage, le propriétaire et la Mairie
En outre, le charretier remet quotidiennement 100 Ouguiyas au chef de garage (devant le cinéma Saada). En échange, celui-ci organise les départs par ordre d'arrivée et désigne le point de stationnement de chaque charrette et wotir, nous explique Oumar Diallo. "Egalement la Mairie impose mensuellement 600 Ouguiyas à chaque charrette" ajoute Balla Seck.
Malgré tout cela, les charretiers arrivent à s'en sortir. " Je gagne entre 2000 2500 UM par jour, ce qui me fait du bien quand je rentre le soir à la maison. Avec çà, je peux, au moins, m'empêcher de traîner dans les rues mendier ou voler", reprend Mohamed Lemine. "Et puis, d'un seul voyage je peux récolter jusqu'à 300 Ouguiyas, intervient Ousmane Diop qui souligne toutefois des difficultés liées au métier. "À l'hivernage la route devient impraticable. Et du coup, les chevaux ont du mal à tirer la charrette et s'embourbent dans les eaux stagnantes", martèle-t-il.
Malgré tout cela, les charretiers arrivent à s'en sortir. " Je gagne entre 2000 2500 UM par jour, ce qui me fait du bien quand je rentre le soir à la maison. Avec çà, je peux, au moins, m'empêcher de traîner dans les rues mendier ou voler", reprend Mohamed Lemine. "Et puis, d'un seul voyage je peux récolter jusqu'à 300 Ouguiyas, intervient Ousmane Diop qui souligne toutefois des difficultés liées au métier. "À l'hivernage la route devient impraticable. Et du coup, les chevaux ont du mal à tirer la charrette et s'embourbent dans les eaux stagnantes", martèle-t-il.
Les voitures nous empêchent sciemment de passer
Un autre problème est souvent évoqué, il est lié à l'entrée des charrettes et Wotirs dans la circulation. "Les voitures nous empêchent de passer. Elles nous sciemment En plus, nous sommes mal vus sur le goudron. Pourtant nous sommes dés fois plus utiles que les taxis: nous allons dans des endroits où ils ne peuvent pas se rendre", défie Mohamed Lemine.
Une clientèle à majorité de femmes
Dans cette querelle taxi/charrette, Fama Gueye, rencontée au "Marche 5ème, opte pour les charrettes et wotirs. "Cela fait 3ans quand nous avons déménagé du Ksar à la cité Concorde, rappelle-t-elle. Depuis lors, je prends la charrette pour aller au marché. C'est moins cher; je paye simplement 120 ouguiyas aller et retour. Avec le taxi, cela coûtraiau minimum 200 ouguiyas".
En sillonnant le marché nous voilà devant Ndeye sur le point de charger son poisson sur un wotir. Direction Bassora. "Je me déplace en Wotir, parce que c'est plus facile et moins cher, dit-elle, en sollicitant le soutien du charretier. Vous voyez, (sourire) ils sont très gentils; ils nous aident aussi à charger et décharger nos bagages".
Salamta Diaw, qui a déjà pris place sur la même charrette, regrette qu'on ne permette pas aux charretiers de desservir tous les quartiers de la ville. "Leur trajet et trop limité; elles ne peuvent se déplacer qu'entre Cinéma Saada et Marche 5ème et dans quelques artères de la ville".
Après tout, ce ne sont pas les femmes qui sont les seules fascinées par ce moyen de transport. Des hommes, comme Papa Niang, apprécient eux aussi les charrettes et wotirs. Depuis 10 ans, ce commerçant établi au Marche 5ème prend le Wotir pour se rendre au travail. "Il me permet d'économiser la dépense quotidienne; un billet aller simple en taxi équivaut à un billet aller-retour en Wotire. Vous voyez la différence!", compare-t-il.
En sillonnant le marché nous voilà devant Ndeye sur le point de charger son poisson sur un wotir. Direction Bassora. "Je me déplace en Wotir, parce que c'est plus facile et moins cher, dit-elle, en sollicitant le soutien du charretier. Vous voyez, (sourire) ils sont très gentils; ils nous aident aussi à charger et décharger nos bagages".
Salamta Diaw, qui a déjà pris place sur la même charrette, regrette qu'on ne permette pas aux charretiers de desservir tous les quartiers de la ville. "Leur trajet et trop limité; elles ne peuvent se déplacer qu'entre Cinéma Saada et Marche 5ème et dans quelques artères de la ville".
Après tout, ce ne sont pas les femmes qui sont les seules fascinées par ce moyen de transport. Des hommes, comme Papa Niang, apprécient eux aussi les charrettes et wotirs. Depuis 10 ans, ce commerçant établi au Marche 5ème prend le Wotir pour se rendre au travail. "Il me permet d'économiser la dépense quotidienne; un billet aller simple en taxi équivaut à un billet aller-retour en Wotire. Vous voyez la différence!", compare-t-il.