Mauritanie : Assalamalekoum Festival est un chantier d’école (Promoteur Monza)

Assalamalekoum Festival est un chantier d’école pour accompagner les artistes et les jeunes en mettant à leur disposition de nouvelles créations, à savoir des programmes et des activités qui devront nous mener vers une dynamique structurante et durable, a déclaré son promoteur Elimane Kane, dit Monza, dans cette interview à Alakhbar.

ALAKHBAR _ Quelle est la vision de Assalamalekoum Festival ?

Monza : Assalamalekoum Festival est devenu dés sa 10^e édition un chantier d’école. Il tend à mettre en place un écosystème laboratoire pour développer les compétences à travers le projet Assalamalekoum global south, par un axe musical et accompagner les artistes et les jeunes . A travers le nouveau dispositif Assalamalekoum musique challenge, à Sélibabi, Aioun, Zoueirat, Rosso et à Nouakchott. Et sur le plan régional, nous avons comme objectif de développer les cultures urbaines comme moyens de lutte contre l’extrémisme violent au Sahel en formulant des réponses artistiques en opposition au djihadisme.

ALAKHBAR _ Quel est la valeur ajoutée de Assalamalekoum en termes de développement culturel ?

Monza : Le Festival Assalmalekoum a célébré, cette année, ses 15 ans d’existence. Mais depuis la 10^e édition, nous sommes sur de nouvelles créations, à savoir des programmes et des activités qui devront nous mener vers une dynamique structurante et durable. A ce propos, nous avons deux gros programmes trisannuels. Le premier, intitulé « Passeport jeunesse » fait la promotion de l’accès à la culture, surtout en milieu rural. Cela explique le déploiement de notre action culturelle dans 13 villes mauritaniennes, avec des points focaux organisés en collectif de jeunes avec un comité de pilotage chaque collectif. Nous développons aussi de nouveaux contenus. Un exemple : à partir de Chtari rappé nous avons initié une nouvelle forme de Chitaari Journal Rappé, avec sa version débats mais aussi la création d’un espace Eco durable pour encourager le dialogue serein et le débat public à la Maison Assalmalekoum.

Le deuxième programme s’appelle Sahel Connect. Il a une dimension sous régionale et concerne précisément les pays du G5 Sahel. Parmi ses projets, il y a la création du premier Opéra rap des musiques urbaines (Les voix du Sahel) qui vise à mettre les artistes à l’exercice du journalisme en alliant le Chtari rappé avec le numérique et la prise de parole artistique. En effet, l’opéra rappé est une forme de riposte artistique a l’extrémisme violent en mettant en place une offre de digitalisation de la médiation culturelle.

ALAKHBAR _ Assalamalekoum collabore avec la Mairie de Tevragh Zeinadans le cadre du Projet Heya Nouakchott. Qu’est ce qu’on peut retenir de ce projet ?

Monza : ‘’Heya’’ veut dire en arabe (allons s’y ). Le projet HeyaNouakchott Tevragh Zeyna ville créative s’inscrit dans le programme de Assalmalekoum dont la 15^e édition a été sous le haut patronage de la Mairie de Tevragh Zeina. C’est un projet sélectionné parmi les 50 meilleures innovations au monde pour le prix international GGLU ville de Mexico Cites et Gouvernements locaux unis. Il participe à poser de nouvelles bases pour une nouvelle esthétique de la ville et ouvre des perspectives pour le design mauritanien en utilisant des objets recyclés. Nous avons présenté un premier prototype de stand pour remplacer, un peu, la table en bois des vendeurs de rue qui ne renvoit a aucun esthétique de la ville. Notre projet a été choisi parmi les projets primes du 5^e prix internationale CGLU-Ville de Mexico, avec la mention spéciale du jury. Ceci n’est autre qu’un message de diplomatie culturelle, qui rappelle que la culture participe au rayonnement international du pays et c’est un des meilleurs passeports pour la Mauritanie.