Date: 01.11.2024 Heure: 19:09 GMT
Ajouté le : 28.01.2012 09:42
El Mina: Mohamed Ould Khairy et les enfants footballeurs
ALAKHBAR (Nouakchott)- Sa passion: le football qu’il a sucé avec le lait. A 11 ans, Mohamed Ould Khairy - puisque c’est de lui qu’il s’agit - «jonglait et chuchotait à l’oreille des ballons et, ce de façon extraordinaire!», se souvient encore l’un de ses amis.
Âgé aujourd’hui de 29 ans, Ould Khairy part tous les jours à la pêche, le matin, avant de se consacrer, le soir venu, à sa passion: l’entraînement des enfants du quartier au ballon rond, etc Dans le quartier périphérique de Marbett (El Mina), son nom fait écho dans toutes les chaumières «parce qu’il ne ménage jamais ni son temps ni son argent pour les tout petits. Ces derniers s’adonneraient certainement a contrario à des activités peu louables.»
Mohamed Ould Khairy aime le foot et entend apparoir de son bon droit face à notre sollicitation: «J’ai commencé à entraîner ici depuis la Coupe du Monde 1998; à l’époque, le quartier était quasi-désert, peu de jeunes, pas de moyens mais ensemble et grâce à Dieu nous avons tenu bon. Notre action commence à être reconnue si ce n’est par les autorités de la jeunesse et des sports, du moins par les parents et l’ensemble des habitants, surtout les jeunes enfants».
Quand bien même il soit motivé et veuille donner le meilleur à ses footballeurs, ce n’est pas sans peine que Mohamed arrive à leur trouver un cadre de travail adéquat. Car c'est sur ses maigres ressources tirées de la vente de quelques kilos de poisson, et destinées bien entendu en priorité aux besoins de sa nombreuse fratrie, que "Coach", comme l’appellent affectueusement ses bambins de joueurs, entretient son équipe.
Si on reconnait le maçon au pied du mur, le génie de Ould Khairy, lui, déploie son expression zidanesque sur le terrain de foot et dans les talents de ses protégés: ayant assisté à une rencontre de circonstance, nous ne pûmes maîtriser notre étonnement de savoir qu’en Mauritanie certains jeunes, pour peu qu’ils aient de l’aide et de la bonne volonté, pourront « déplacer des montagnes». Patient et joyeux, Mohamed Ould Khairy, en bon supporter du Real de Madrid, se dit heureux de contribuer un tant soit peu à la formation et à l’encadrement des jeunes de son quartier. A en croire Khadim Fall, un jeune joueur de 15 ans, ceux-ci le lui rendent bien. Pour eux c’est leur «messie qui annonce des buts futurs à atteindre», par exemple sortir de l’anonymat dans lequel les confine leur manque de ressources. En attendant, Ould Khairy et sa troupe continuent quotidiennement leur entraînement au pas de charge