Date: 01.11.2024 Heure: 20:14 GMT
Ajouté le : 16.06.2012 12:12
Révélations Exclusives - AQMI: structure, lieutenants et mouvements associés
Le mauritanien, décédé il y'a quelques mois en accident, Teyib Ould Sidi Ali (G) avec les otages espagnoles Albert Vilalta et Roque Pascual (ALAKHBAR)
Al-Qaïda au Maghreb islamique ou AQMI a légué du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) sa structure ferme et son organigramme ficelé. La structure hiérarchique de l'organisation actuelle est donc la même que celle du mouvement mère.
Mokhtar Belmokhtar alias "Belaouar", connu également dans le groupe sous le nom de "Khaled Abou Alabass", était le maître du Sahara. Cette zone vaste qui constitue la neuvième région du commandement a connu plusieurs dénominations à commencer par "l'émirat du désert", Katibat El Moulathamoune (la phalange des enturbannés), avant que la région porte la dénomination de la Zone Sud d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Structure
Les pouvoirs décisionnels, et la nomination de l'émir général reviennent à ce Conseil. L’idée de ce conseil a été germée durant les années du GSPC, pour éradiquer les querelles intestines, et réduire la vague de désertion qui ont secoué l'organisation à l'époque.
Les personnes éligibles à ce conseil doivent remplir obligatoirement des conditions, qui tiennent en compte l'ancienneté, l'expérience, et "la piété".
Le deuxième organe au sein d’AQMI, c'est le Conseil Consultatif. Ce conseil est composé de notables déjà cités et de présidents des différentes commissions (communication, militaire, sanitaire, relations extérieures, …). Le conseil peut par exemple solliciter l'avis des certains spécialistes à la délibération des questions sensibles.
Les lieutenants du désert
Quant aux deux grandes Katibats: El Moulathamoune et Tarek Ben Zyad de la région sud. Elles sont dirigées respectivement par Mokhtar Belmokhtar, alias "Belaouar", et Abdel Hamid Abou Zeid.
Les figures emblématiques et les personnalités clés de la région sud d'AQMI, sont généralement composées de:
1. Abdelmalek Droukdel alias Abou Moussaab Abdel Wadoud:
C'est l'Emir Général d'AQMI, autrement dit la première personnalité au niveau de l'organisation. Cet algérien né en 1970, il entame sa carrière djihadiste depuis les années 90. Il a gravi les échelons au sein du GSPC algérien, avant d'accéder aux commandes de cette organisation en 2004.
Ingénieur de formation, Droukdel est l'architecte de l'affiliation (allégeance) du GSPC à Al-Qaïda. Il est accusé par les pays de sous-régions d'être notamment le responsable des attentats meurtriers contre le siège des Nations Unis en Alger.
2. Moussa Abou Daouad:
Ancien lieutenant du GSPC, connu d'être très proche d’Abdelmalek Droukdel. Il a été nommé récemment par l'Emir Général d'AQMI pour commander la région de sud où il vient remplacer l'ancien émir de cette zone, Yahya Jawadi. Mais pour des raisons liées sa sécurité, le nouveau émir n'a pu se mettre au travail, car sa sortie de l'Algérie lui expose au risque d'arrestation.
3. Nabil Makhloufi alias Nabil Abou Alqama:
Il est l'un de collaborateurs intimes de Abdelmalek Droukdel, ce dernier lui a confié la mission de règlement des différends qui opposent les lieutenants du terrain, et de superviser certains tâches essentiels. En attendant l'arrivée de Moussa Abou Daouad, c'est Makhloufi qui assure l'intérim de commandement.
4. Yahya Jawadi alias Abou Amar:
Le commandent de "l'Emirat du Désert", l'une de zone d'influence la plus importante d'AQMI. Jawadi jouit d'une bonne réputation et d’une grande confiance au sein de la nébuleuse. Il est également algérien comme ses prédécesseurs.
5. Abdel Hamid Abou Zeid:
C'est le lieutenant de la katibat de Tarek Ben Zeyad, son vrai nom c'est Khadir Mahmoud. Né en 1957, Abou Zeid est considéré comme "le doyen des djihadistes" du désert vu son âge. Sa katibat est la responsable de l'exécution d'Edwin Dyer au nord Mali.
6. Jamal Oukacha alias Yahya Abou Alhamam:
Né en 1978 dans une ville près d'Alger, Il est le commandant de la Saryat AL Fourquan. Certains pensent qu'il est l'une des personnalités pivot au sein de l'organisation. La Mauritanie lui impute la responsabilité d'être derrière plusieurs attaques contre son armée. Il est accusé par la France d'être l'exécuteur de Michel Germano.
Alliés et les complices
AQMI entretient des relations de "complémentarité et de collaboration" avec plusieurs groupes armées actives dans le désert.
Parmi les alliés principaux d'AQMI, on peut citer:
1. Le Mouvement d'Ansar Edine:
C'est un mouvement armé d'obédience salafiste, fondé par l'ancien rebelle touareg, Iyad ag Ghali, qui était à la tête du Mouvement populaire de l'Azawad (MPA) pendant les années 1990. Ag Ghali a occupé de postes de haut rang dans l'administration malienne, avant de rompre les contacts avec les autorités de Bamako pour créer son propre mouvement (Ansar Edine) l'année passée.
La source de l'influence d'Ag Ghali, est son appartenance à Ifoghas, une tribu touareg très dominante dans le désert d'Azawad. Ce mouvement a perdu beaucoup de ses membres lors de la "dernière guerre de libération".
Il brandit comme projet de société l'instauration de la Charia sur l'ensemble du territoire malien. Ancien diplomate, il refuse de reconnaitre la légitimé internationale. Un point qui constitue le désaccord entre lui et le Mouvement Nationale pour la Libération d'Azawad qui se bat pour état civil.
2. Le Mouvement pour l'Unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao):
Un groupe islamiste armé crée en Octobre 2011 par des djihadistes arabes, qui ont déserté AQMI. Le mouvement est l’auteur du rapt de six diplomates algériens le 5 avril dans le nord du Mali. L'émir du mouvement est Ahmed Ould Amar, alors que certains observateurs pensent que le seul maître à bord du mouvement, c'est le chef de la commission de Fatwa, le mauritanien Hamada Ould Mohamed Khaïry.
3. Mouvement des fils du Sahara pour la justice Islamique (MSJI):
La proclamation de ce mouvement remonte au 17-10-2007. Le mouvement a perpétré plusieurs attenants, qui ont ciblé une société pétrolière algérienne installée dans la zone d’In Amenas. Il a mené des négociations avec le régime algérien, qui ont été soldées par la division du mouvement en deux clans. L’un de ces clans a rejoint AQMI pour «participer aux efforts de l’instauration de la justice islamique en Algérie».