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Ajouté le : 18.08.2012 15:22

Mauritanie: Chez une famille Wolof à l’heure du ndogou

ALAKHBAR (Nouakchott)-A dix-neuf heures et demie, la voix du muezzin retentit au quartier de la Medina 3 au centre de Nouakchott annonçant la fin de la journée de jeûne. En ce moment, chez Daba Bar, une mère de famille wolof, le ndogou (rupture de jeûne) se sert.

«Jalsilééne (entrez)» lance Daba à l’équipe de Alakhbar venue lui partager le ndogou. «Seulement, vous n’aurez pas la chance de rencontrer mon mari; il est chez ma coépouse. Mais je vous présente mon frère, Cheikh. Voici aussi mes deux filles, je préfère les appeler par leur surnom: Bizou et Mama», poursuit-elle dans un large sourire. Cette famille à revenu moyen s’est installée à la Médina- 3 depuis 2005. La mère gère un restaurant restauratrice et le père est un travailleur saisonnier.

Dans le Salon, la couleur rouge assortie de jaune des banquettes et des coussins ressemble à celle des rideaux tombant des fenêtres à moitié ouvertes. Sur les murs, on aperçoit les portraits de Daba seule, avec son mari ou les deux accompagnés des enfants.

 

"Yéénangui séén keur dé"

«Yéénangui séén keur dé (Vous êtes chez-vous)» ajoute la bonne dame pendant que Bizou, l’ainée de la famille, servait le ndogou. Elle étale d’abord une nappe d’une blancheur éclatante à même la moquette. Puis, sur l’étoffe, elle range délicatement verres, cuillères, thermos, bouteilles d’eau et de jus, tasses de café, boîte de lait, panier à pain… On souhaiterait se transformer en un pinceau de Picasso pour pérenniser cette architecture gastronomique. Comme c’est beau à voir mais aussi bon à déguster!

A un moment donné, on se noie dans cette beauté culinaire. Heureusement que Daba est là pour nous repêcher par une phrase pleine de métaphores: «Nous avons une mauvaise habitude: l’invité est servi par lui-même». On s’attaque alors aux dattes, pendant que les glaçons craquaient et se fondaient au fond des verres au contacte du bissap. Malgré le "self service" exigé plutôt, Daba prend le soin de servir elle-même ce jus traditionnel à base de fleurs d'hibiscus.

 

Nous avons également droit à du pain à la marinade de salades de mayonnaise et de thon. Le tout couronné par une bonne tasse de café au lait à vous brûler les lèvres. «C’est délicieux», lance le premier à gouter.

Le ndogou a duré une heure de temps. Mais, des pauses sont marquées d'abord pour la prière du crépuscule. A l’occasion, un tapis est déroulé sur lequel on priait tour à tour. Ensuite, les images qui passaient en boucle sur la télévision nous désorientent le regard de l’étal du ndogou. Ii y a enfin Mama, la cadette de la famille qui mêle joie et caprices. À tour de bras, elle se lève, danse, rassoit, exige plus de lait dans son verre et se fâche quand ont lui refuse un service.

Après la pause ndogou Daba regagne son restaurant

 

 

Après le ndogou, Daba reprend le chemin du restaurant situé à quelques pas de la maison. Elle va y rester jusqu’à une heure du matin. La raison : «En période de Ramadan, certains clients préfèrent diner tard, et nous sommes tenus à les satisfaire», explique-t-elle.

De la vente de boulettes à base de poisson devant son domicile, Daba gère aujourd’hui son propre restaurant. «Je l’ai ouvert, dit-elle, pour trouver de quoi aider mon mari  à éduquer et nourrir nos enfants».


Les clients adorent du Thiébou-dien  

Daba se profite aussi de la présence de Alakhbar pour donner une idée du menu: «Nous préparons des plats à base de riz, de poulet ou de viande. Mais la plupart des clients adore le Thiébou-dien (riz au poisson)».

 

Son dernier mot à l’endroit des journalistes c’est: «J’espère que vous reviendrez ici goûter un plat fumant de Thiébou-dien». Daba l’a dit en agitant la main en signe de «au revoir».





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