Date: 03.12.2023 Heure: 07:47 GMT
Ajouté le : 18.09.2012 13:23
Mauritanie-FMI: Qui se moque de l’autre?
L’éditorial de La Nouvelle Expression
J’ai assisté « par intrusion » (je n’étais pas invité) à une conférence de presse organisée par le Représentant résident du FMI en Mauritanie, entouré du monde mauritanien de la finance et de l’économie (BCM, MF et MAED). Le Monsieur FMI-Mauritanie présentait le rapport de la quatrième revue du programme soutenu par la Facilité Elargie de Crédit (FEC). Pour cet exercice combien laborieux pour le présentateur, le langage n’a pas trop changé, même si certaines vérités apparaissent clairement, incitant la Mauritanie à plus d’efforts au-delà des formules dopantes.
« Résultats probants » ou « situation satisfaisante », ce sont là les formules ou le langage finanço-diplomatique que le FMI, médecin traitant de l’économie, utilise pour qualifier l’état de situation économique de La Mauritanie. Mais la Mauritanie et le FMI savent très bien que ce langage servi au public ne reflète nullement la réalité du vécu de ce pays presque à genoux.
La Mauritanie est, pour le FMI, comme un enfant qu’on cajole après lui avoir administré une belle correction faite de gifles et de coups de pied. « On » aide donc la Mauritanie à essuyer ses larmes pour pouvoir bomber le torse en public, avec un faux diagnostic devenu routinier et connu de tous. Alors, qui se moque de qui ? Qui veut-on tromper en brandissant des résultats économiques jugés probants alors qu’ils n’ont aucun effet salvateur sur la vie du citoyen ?...
Se féliciter de l’accumulation d’une réserve des devises au moment où l’ouguiya se déprécie de manière continuelle. Croire à un secteur minier florissant au moment où les exonérations des taxes font le bonheur des multinationales. Crier au miracle économique alors que la Mauritanie est au bord du gouffre, avec un code minier qui tarde à être appliqué. Cette Mauritanie-là peut-elle se porter bien économiquement ? La réponse est non; et le mieux serait de se dire la vérité car se mentir à soi-même relève d’une lâcheté tout aussi ridicule qu’impardonnable.
La dette publique contractée et garantie par cette Mauritanie de bonheur que nous font miroiter nos gouvernants et partenaires est colossale (76,8% du PIB) ; l’économie de ce pays ploie sous une masse salariale exorbitante pour une fonction publique n’épousant aucunement les normes des besoins du pays.
L’institution financière internationale soutient dans son rapport que le taux de chômage de la Mauritanie est de le 31,2%. C’est le taux le plus élevé de toute l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. La Mauritanie est parmi les cinq derniers pays au monde pour le climat des affaires (The Doing Business), et pourtant le FMI croit que la situation macroéconomique du pays est satisfaisante, même s’il reconnait implicitement que la pauvreté reste une réalité, soit 42% de la population. En milieu rural ce taux est de 59%.
Le FMI le sait et la Mauritanie le sait aussi car elle le vit, que la pauvreté s’amplifie et s’incruste davantage dans nos ménages. Dans plusieurs familles mauritaniennes le pain du lendemain n’est plus garanti. Dans beaucoup de familles, la scolarité des enfants reste un luxe. Quand les chefs de ménages tirent le diable par la queue, leur progéniture ne pourrait s’éloigner de la morve et de la crasse des enfants de la rue.
Curieusement, alors même que la misère est en hausse dans la Mauritanie d’aujourd’hui, le FMI, lui, ne ressent aucun besoin de changer de langage, grommelant, entre ses dents, le désormais éculé discours bien rayé : la situation macro du pays est bonne. Pire, il le confirmera aussi à la fin de la présente mission, une mission dirigée par Amine Mati (le spécialiste de la Mauritanie).
Mais Dieu merci, nul n’est dupe. Là où les gouvernants se frotteront les mains, croyant duper les honnêtes gens, la vraie Mauritanie, elle (celle du « Triangle de la pauvreté », des camps des rapatriés, des pauvres agriculteurs des Hodh, du Guidimakha et du Trarza) ; cette Mauritanie-là ne semble nullement concernée par les propos lénifiants du FMI ; elle remercie plutôt le ciel, très généreux cette année, et prie le TOUT PUISSANT d’éloigner tout prédateur contre les prochaines récoltes qui s’annoncent bien prometteuses.
En attendant, à qui devrait-on décerner la palme d’or entre le FMI, champion du paradoxe, et la Mauritanie détentrice de la médaille d’or de la triche ? Loin de toute cette compétition, le peuple, lui, n’en a que faire des résultats de la mission du FMI qui concernent tout sauf la Mauritanie et les Mauritaniens.
« Résultats probants » ou « situation satisfaisante », ce sont là les formules ou le langage finanço-diplomatique que le FMI, médecin traitant de l’économie, utilise pour qualifier l’état de situation économique de La Mauritanie. Mais la Mauritanie et le FMI savent très bien que ce langage servi au public ne reflète nullement la réalité du vécu de ce pays presque à genoux.
La Mauritanie est, pour le FMI, comme un enfant qu’on cajole après lui avoir administré une belle correction faite de gifles et de coups de pied. « On » aide donc la Mauritanie à essuyer ses larmes pour pouvoir bomber le torse en public, avec un faux diagnostic devenu routinier et connu de tous. Alors, qui se moque de qui ? Qui veut-on tromper en brandissant des résultats économiques jugés probants alors qu’ils n’ont aucun effet salvateur sur la vie du citoyen ?...
Se féliciter de l’accumulation d’une réserve des devises au moment où l’ouguiya se déprécie de manière continuelle. Croire à un secteur minier florissant au moment où les exonérations des taxes font le bonheur des multinationales. Crier au miracle économique alors que la Mauritanie est au bord du gouffre, avec un code minier qui tarde à être appliqué. Cette Mauritanie-là peut-elle se porter bien économiquement ? La réponse est non; et le mieux serait de se dire la vérité car se mentir à soi-même relève d’une lâcheté tout aussi ridicule qu’impardonnable.
La dette publique contractée et garantie par cette Mauritanie de bonheur que nous font miroiter nos gouvernants et partenaires est colossale (76,8% du PIB) ; l’économie de ce pays ploie sous une masse salariale exorbitante pour une fonction publique n’épousant aucunement les normes des besoins du pays.
L’institution financière internationale soutient dans son rapport que le taux de chômage de la Mauritanie est de le 31,2%. C’est le taux le plus élevé de toute l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. La Mauritanie est parmi les cinq derniers pays au monde pour le climat des affaires (The Doing Business), et pourtant le FMI croit que la situation macroéconomique du pays est satisfaisante, même s’il reconnait implicitement que la pauvreté reste une réalité, soit 42% de la population. En milieu rural ce taux est de 59%.
Le FMI le sait et la Mauritanie le sait aussi car elle le vit, que la pauvreté s’amplifie et s’incruste davantage dans nos ménages. Dans plusieurs familles mauritaniennes le pain du lendemain n’est plus garanti. Dans beaucoup de familles, la scolarité des enfants reste un luxe. Quand les chefs de ménages tirent le diable par la queue, leur progéniture ne pourrait s’éloigner de la morve et de la crasse des enfants de la rue.
Curieusement, alors même que la misère est en hausse dans la Mauritanie d’aujourd’hui, le FMI, lui, ne ressent aucun besoin de changer de langage, grommelant, entre ses dents, le désormais éculé discours bien rayé : la situation macro du pays est bonne. Pire, il le confirmera aussi à la fin de la présente mission, une mission dirigée par Amine Mati (le spécialiste de la Mauritanie).
Mais Dieu merci, nul n’est dupe. Là où les gouvernants se frotteront les mains, croyant duper les honnêtes gens, la vraie Mauritanie, elle (celle du « Triangle de la pauvreté », des camps des rapatriés, des pauvres agriculteurs des Hodh, du Guidimakha et du Trarza) ; cette Mauritanie-là ne semble nullement concernée par les propos lénifiants du FMI ; elle remercie plutôt le ciel, très généreux cette année, et prie le TOUT PUISSANT d’éloigner tout prédateur contre les prochaines récoltes qui s’annoncent bien prometteuses.
En attendant, à qui devrait-on décerner la palme d’or entre le FMI, champion du paradoxe, et la Mauritanie détentrice de la médaille d’or de la triche ? Loin de toute cette compétition, le peuple, lui, n’en a que faire des résultats de la mission du FMI qui concernent tout sauf la Mauritanie et les Mauritaniens.